L'appareil photo
Les objectifs
Les films noir et blanc
Les papiers photographiques
Développement du film
Format du film
Il existe plusieurs formats différents de film, mais le
plus courant et le plus accessible pour les amateurs est le 24
x 36 (ou format 135). Cela correspond au dimension du négatif
: 24 mm x 36 mm.
Choisir son appareil
Aujourd'hui, tous les appareils sont bons et la différence
se fera au niveau de l'ergonomie, des possibilités techniques,
de la gamme d'objectifs complémentaires et de son budget
! . Sans parler de l'affectif : j'aime ou je n'aime pas. Car il
est important d'avoir des outils avec lesquels on se sent bien
pour travailler.
Pour rester dans les gammes accessibles aux amateurs, deux catégories d'appareils sont proposées :
Appareils compacts, à objectif
non interchangeable : la visée et la mesure d'exposition
ne passent pas par l'objectif.
Appareil reflex, à objectifs interchangeables : la visée
est dite 'Reflex' car elle passe par l'objectif et la mesure de
la lumière se fait à travers celui-ci.
La 1ère catégorie permet de faire des photos sans pouvoir choisir ses propres paramètres. La 2ème est la plus évolutive, car elle permet, après un premier équipement (typiquement un boîtier avec son zoom), de le compléter avec des objectifs complémentaires et avec un flash externe, tout en ayant la possibilité de choisir ses paramètres de prises de vue.
Quel que soit l'appareil, rappelez-vous que c'est l'il du photographe (et le sujet) qui fait la photo et non pas l'appareil. La sophistication du matériel permettra, elle, de repousser les limites techniques et offrira un certain confort d'utilisation.
Avis donc aux petits budgets : on peut réussir de belles photos avec un compact et rater celles prises avec un appareil plus élaboré.
Mesure de la lumière
L'appareil est équipé d'un système de mesure
de l'exposition (appelé posemètre) plus ou moins
élaboré suivant les marques et les modèles,
et qui aboutit de toute façon à choisir un couple
Vitesse / diaphragme.
Plusieurs types de mesure existent :
Mesure spot ou centré : la mesure
de l'exposition se fait sur la partie centrale de l'image. Le
reste de l'image est ignoré.
Mesure pondérée : la mesure se fait sur toute l'image,
mais avec une prépondérance pour la partie centrale.
Mesure multizone : l'image est découpée en zones
multiples qui sont chacune analysées par le boîtier
qui en extrait ensuite une valeur moyenne.
Choisir le mode de mesure requiert de la pratique, car cela suppose d'évaluer la scène à photographier et à estimer les écarts de contraste. Pour débuter, caler son appareil sur la mesure multizone si elle disponible. Sinon, la mesure pondérée donne d'excellent résultat pour les scènes peu ou pas contrastées. La mesure spot permet quant à elle de privilégier une partie de l'image sans tenir compte des éléments périphériques.
L'exposition du négatif se fait par l'intermédiaire de 2 paramètres : Vitesse d'obturation et Ouverture de l'objectif.
La vitesse correspond au temps pendant
laquelle la lumière exposera le négatif.
L'ouverture indique la quantité de lumière qui exposera
ce même négatif
Ceux-ci sont calculés par le posemètre du boîtier (ou par une cellule indépendante). Quel que soit le matériel, on a aboutira toujours à un couple Vitesse / Ouverture.
Vitesse d'obturation
Echelle des vitesses (en
secondes) :
8, 4, 2, 1, ½, ¼, 1/8, 1/15, 1/30, 1/60, 1/125, 1/250, 1/500, 1/1000, 1/2000, 1/4000
Nota : si votre appareil fonctionne à l'électronique, vous obtiendrez des valeurs intermédiaires.
La plage de vitesse peut se diviser en 3 catégories :
Jusqu'à 1/15 s environ : vitesses
lentes - Utilisez un trépied pour stabiliser l'appareil
De 1/30s jusqu'à 1/125s : vitesses moyennes : Attention
au flou de bougé dans les valeurs basses.
A partir de 1/250s : vitesses rapides
A retenir :
Eviter d'utiliser des vitesses inférieures à la focale choisie, sous peine d'avoir une photo floue (l'appareil bouge pendant le temps de pose). Exemple :
Pour une focale de 28 mm, ne pas descendre
au-dessous du 1/30
Pour une focale de 50 mm, ne pas descendre en dessous du 1/60
Pour une focale de 200 mm, ne pas descendre en dessous du 1/250
Etc.
Evidemment, avec un peu d'habitude et en calant bien l'appareil, on peut descendre ces valeurs, principalement pour les focales courtes. Les téléobjectifs demandent plus de précaution.
Ouverture de l'objectif
Echelle des ouvertures
(de la plus grande à la plus petite) :
f1,4 - f1,8 - f2 - f2,8 - f4 - f5,6 - f8 - f11 - f16 - f22
Nota : si votre appareil fonctionne à l'électronique, vous obtiendrez des valeurs intermédiaires.
Le choix de l'ouverture conditionne le rendu de l'image :
Choisir une grande ouverture (f2,8 par
exemple) permet de détacher un sujet de son environnement
(sujet net et fond flou).
Choisir au contraire une petite ouverture (f16 par exemple) permet
d'avoir une photo nette du premier au dernier plan (cas du paysage).
Décalage de paramètres
Pour un couple Vitesse / Ouverture donné, on dispose d'autres
couples équivalent en terme d'exposition. Seul le rendu
de l'image sera modifié (vitesses lentes ou rapides, petites
ou grandes ouvertures).
Exemple :Pour un couple donné 1/60s - f11, on aura les équivalents :
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On voit bien que le choix de son exposition n'est donc pas anodin : il sera fait en fonction du résultat que l'on veut obtenir.
Automatisme d'exposition
Plusieurs possibilités
existent pour choisir l'élaboration des paramètres
de prise de vues :
Mode Programme : l'appareil choisit lui-même
la vitesse et l'ouverture. Sur quelques modèles, il est
possible de décaler le couple proposé.
Mode Priorité vitesse : C'est l'opérateur qui impose
une vitesse, et l'appareil choisit l'ouverture.
Mode Priorité Ouverture : L'opérateur impose cette
fois l'ouverture et l'appareil choisit la vitesse.
Mode Manuel (ou semi-auto) : L'opérateur contrôle
tout : Vitesse et Ouverture sont imposés par l'opérateur.
Pour débuter, choisir le mode
Programme. Cela permet de faire ses premières photos sans
s'occuper de la technique et garantit d'excellents résultats.
Après, on peut choisir les modes priorités Vitesse
ou Priorité Ouverture : cela permet d'imposer un choix
et de commencer sa démarche créative. Ensuite, le
mode Manuel permet d'outrepasser l'exposition proposée
afin de privilégier une partie de l'image par rapport au
reste de celle-ci.
Exemple de mode Priorité Vitesse :
Pour figer un mouvement (sujet mobile, cascade, etc.), on a besoin d'une vitesse rapide : le mode Priorité Vitesse permet de sélectionner celle-ci et l'appareil adapte l'Ouverture correspondante.
Exemple de mode Priorité Ouverture :
Pour réaliser un portrait qui se détache sur un fond flou, il faut choisir une grande ouverture : le mode Priorité Ouverture permet de choisir celle-ci et l'appareil adapte dans ce cas la vitesse correspondante.
Exemple de mode Manuel (ou semi-auto) :
Couplé à la mesure spot ou centré, ce mode est utilisé, par exemple, pour réaliser des photos de coucher de soleil : prendre la mesure aux alentours du soleil, afficher les paramètres et recadrer l'image à son goût : les paramètres ne bougeront plus, l'exposition est calée sur la zone sélectionnée précédemment.
Les principales focales
Pour le format 24x36, l'objectif "normal" présente
une distance focale de 50 mm. (Les focales sont exprimées
en mm) Les grands angles sont des focales plus courtes et les
téléobjectifs des focales plus grandes.
Etendues des focales fixes courantes :
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On voit bien que plus la focale est petite, et plus l'angle de prise de vue est grand, à l'inverse des longues focales. Cela influe bien sur le rendu final de l'image.
Focales fixes ou Zooms
On distinguera les focales fixes des zooms qui eux permettent
d'avoir plusieurs focales en continu sur un même objectif.
Lors de l'achat d'un boîtier, celui-ci est souvent proposé
avec un zoom, cela à un prix avantageux. Ne pas hésiter,
car c'est un bon début pour commencer la photo. Ensuite,
faire l'achat d'une focale fixe de type 35 ou 50 mm (vision de
l'il) est un bon investissement : de prix modéré,
cela permet d'avoir une grande ouverture (f1.8 ou f2), utile lorsque
les conditions de lumière sont défavorables.
A retenir :
Le zoom, malgré sa facilité de cadrage qu'il apporte, rend " paresseux ", c'est à dire qu'au lieu de se déplacer pour chercher le meilleur point de vue, on aura tendance à zoomer sur place. De ce fait, on néglige de choisir la meilleure perspective.
Ouverture
Après la focale qui indique son angle de champ, l'objectif
est caractérisé par des ouvertures mini et maxi.
L'ouverture maxi est en général de f22 (quelquefois
f32) pour tous les objectifs, alors que l'ouverture minimale diffère
selon les modèles.
Jusqu'à f2,8, les objectifs sont considérés comme très lumineux. Cela permet de reculer les limites d'un film en ayant de la réserve coté exposition, car plus l'ouverture est grande et plus il y aura de lumière disponible. Au-delà, de f3,5 à f5,6, cela correspond aux ouvertures moyennes, qui demanderont de travailler avec un film plus sensible pour compenser la perte de luminosité.
Exemple :
(Pour les zooms à ouverture non constante, on indique l'ouverture à la plus petite focale et celle de la plus grande)
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Un peu de technique
Il existe 3 types de films
:
Les "Classiques" : films de
conception ancienne tels que les Kodak TRIX (50 ans d'âge
!) et Ilford HP5+
Les "Cristallographiques" : films de conception plus
récente tels que les Kodak TMAX et les Ilford DELTA
Les "Chromogéniques" : film de type négatif
couleur (Kodak TMAX CN 400, Ilford XP2)
Les deux premiers se développent en labo amateur, alors que le troisième doit passer par la filière couleur (minilab, labo industriel).
Particularités (à moduler suivant la sensibilité du film) :
Les premiers offrent un grain nettement
prononcé, leur traitement est plus souple.
Les deuxièmes n'ont quasiment pas de grain, mais sont de
traitement plus délicat. Ils convient donc de bien respecter
les consignes de développement.
Les troisièmes offrent un film sans grain. Ces films produisent
des négatifs légèrement orangés, comme
les négatifs couleurs.
Le rendu final diffère bien sur suivant le type de film, chaque film de même conception ayant lui-même un rendu particulier.
Sensibilité d'un film
Chaque film est caractérisé par un nombre d'ISO
qui déterminent la sensibilité, c'est à dire
le minimum d'exposition pour que le film soit exposé. Cette
sensibilité sera prise en compte par l'appareil et son
système de mesure de l'exposition et se réglera
automatiquement sur tous les appareils récents : c'est
le codage DX. Pour les plus anciens, il faudra ajuster manuellement
celle-ci à chaque changement de bobine.
L'échelle de sensibilité peut se résumer de la manière suivante :
Films de faible sensibilité de
25 à 50 ISO : nécessite beaucoup de lumière
et/ou des objectifs très lumineux. Cette sensibilité
est en voie de disparition.
Films de sensibilité moyenne de 100 à 200 ISO :
nécessite de la lumière et/ou des objectifs lumineux.
Films très sensibles 400 ISO :
recommandé lorsque la lumière est moins importante
et pour des objectifs peu lumineux.
Films ultra sensibles à partir de 1600 ISO : ce sont des
films de l'impossible, comme des photos de spectacle, d'intérieur
sans flash.
Les ISO partent de 25 et vont (pour l'instant) jusqu'à 3200 théorique : 25, 50, 100, 200, 400, 800, 1600, 3200 (on double la sensibilité à chaque fois). Le choix d'une sensibilité se détermine en fonction des conditions de prise de vue (lumière disponible) et de son matériel (ouverture maxi de ses objectifs).
Car le fait de monter en sensibilité fait gagner une vitesse d'obturation à chaque gain de sensibilité :
Un gain en sensibilité de 100
à 400 ISO fait gagner 2 vitesses
Un gain en sensibilité de 400 à 1600 ISO fait gagner
aussi 2 vitesses
Schématiquement, on peut dire que plus la sensibilité
augmente, plus le grain augmente. Néanmoins, les progrès
sont tels qu'aujourd'hui un film de 400 ISO est aussi fin qu'un
film de 100 ISO d'il y a quelques années...
Choisir son film
La photo étant une démarche créative personnelle,
il n'y a pas de règles pour choisir son film. En fonction
de ses préférences, chacun trouvera le film qu'il
lui convient. Le seul conseil que l'on puisse donner est qu'il
ne faut pas trop se disperser et multiplier les essais à
l'infini !. Quelques essais sont indispensables pour connaître
les différents rendus possibles, mais un fois qu'on a trouvé
le film qui convient le plus à sa propre démarche
photographique, il vaut mieux s'en tenir-la. Cela permettra de
bien le connaître, d'en tirer le meilleur parti et de ne
pas jouer les éternels testeurs. En outre, il est facile
de se référencer à d'anciens tirages pour
avoir des éléments de comparaison, indispensable
pour progresser.
Quelques éléments tout de même :
Le grain n'est pas forcement l'ennemi
du photographe : les films classiques ont toujours leurs adeptes
!. De plus, ils sont plus tolérant aux écarts de
température ou de temps de développement.
Les films récents imposent une certaine rigueur au développement,
sous peine d'être déçu : montée du
grain, moutonnement perceptible, tirages difficiles, voire impossibles
à réaliser. En contre partie, ils offrent un piqué
et une richesse de détail incomparable.
Chaque fabricant préconise son propre révélateur
: ID11 pour Ilford, TMAX pour Kodak par exemple. Si le TMAX est
prêt à l'emploi, l'ID11 est conditionné sous
forme de poudre et se prépare 24 heures à l'avance
Le prix est un argument non négligeable : à part
les Ilford Delta qui sont, hélas, toujours vendu à
l'unité, il est souvent proposé des packs promotionnels
qui permettent d'avoir 3 films pour le prix de 2. Il faut bien
sur profiter de ces promos, mais cela ne doit pas devenir le principal
argument.
Pour celles et ceux qui ne veulent pas développer leurs
photos, les films dits " Chromogéniques " sont
les bienvenus !. Cela donnera de meilleurs résultats que
les films Noir et Blanc développés par les labos
industriels. Dans ce cas, ne pas faire couper le film en bandes
de 4 vues (comme pour les négatifs couleurs) : non seulement
la coupe n'est pas précise, mais au lieu d'avoir 6 bandes
de 6 vues (soit 36 vues), vous aurez 9 bandes de 4 vues, ce qui
est impossible à caser correctement sur du 24 x 30 pour
la planche contact.
Et pour ne pas se prendre trop la tête :
Pour du reportage, choisir un film de
400 ISO : les conditions peuvent varier (soleil, ciel couvert,
sous bois, sujet à l'ombre, nuit tombante, etc.
).
Cela permet de faire face à beaucoup de situations sans
jongler avec les sensibilités. De plus, les résultats
sont excellents et permettent de faire des agrandissements sans
problème. Ce sont des films 'tout terrain". Ils sont
de plus recommandé pour les appareils compacts dont l'ouverture
est souvent étriquée et pour les zooms d'ouverture
moyenne.
Pour des sujets demandant un piqué maximum tel que le paysage,
du graphisme, un portrait quand le sujet s'y prête, et si
la lumière est suffisante, choisir un 100 ISO. Cela permet
de faire des agrandissements géants sans grain apparent.
Si vous avez des focales fixes à grandes ouvertures, il
faut choisir ces films !
Pour des sujets extrêmes, choisir du 3200 ISO, exposé
de préférence à 1600. A vous les photos où
la lumière se fait rare !
Films disponibles
Voici les principaux films disponibles actuellement : A part les
Kodak TMAX CN et PLUS X, ces films se trouvent facilement (avec
souvent des packs promotionnels). Fuji est présent sur
le marché, mais la diffusion de ces films est confidentielle
pour l'instant :
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Les papiers se divisent en 2 catégories : Les papiers RC
(ou plastique) et les papiers Barytés. Dans chaque catégorie,
on retrouve ensuite d'autres caractéristiques telles que
les grades, l'aspect de surface, la tonalité.
Les papiers RC
Ce sont des papiers entourés d'un film polyéthylène
qui empêche les produits de pénétrer au cur
du papier. Le lavage s'en trouve facilité et le papier
ne gondole pas en séchant. En contrepartie, ces papiers
donnent des noirs moins purs et se conserveront moins longtemps
(mais tout est relatif). La qualité est pourtant très
satisfaisante et ces papiers sont idéaux pour tirer les
images courantes (rapidité de traitement et séchage
facile pour un résultat très convaincant).
Durée de traitement : 1' de révélateur
pour 1' de fixage, le papier est lavé en 3-4'
Existe en surface brillante, perlé et mat
Existe en ton froid, neutre et chaud
Existe en graduation fixe et variable
Les papiers Baryté
Ce sont des papiers à fibres naturelles. La gamme de valeur
restituée va du blanc éclatant au noir profond,
la "tenue en main" est très agréable (le
papier ne plie pas) et la conservation est optimum si le lavage
est effectué avec soin. En contre partie, le traitement
est plus difficile à mettre en uvre : temps de développement
et de lavage plus long, fragilité du papier mouillé
et le papier gondole en séchant.
Durée de traitement : 2 à
3' de révélateur pour 2 à 3' de fixage, le
papier est lavé en 45' minimum
.
Existe en surface brillante et mate
Existe en ton neutre et chaud
Existe en graduation fixe et variable
Graduation du papier
Autrefois, il n'existait que des papiers à graduation fixe
: à chaque fois que l'on voulait monter ou descendre en
grade, il fallait piocher dans la boite correspondante. Ce qui
imposait un stock de papiers de grade et bien sur de format différent.
Aujourd'hui, on a le choix entre papier à grade fixe et
papier à graduation variable. Dans ce cas, le grade est
obtenu au tirage en employant des filtres, ce qui permet de n'avoir
qu'une seul type de papier par format et la possibilité
d'intervenir sur le tirage avec des filtres différents.
La graduation détermine le rendu final de l'image : plus on monte en grade, et plus le tirage semblera "dur". Au contraire, en utilisant les grades les plus faibles, l'image semblera "douce" et aura moins de pêche. Le choix de la graduation dépendra du négatif (et de ses goûts !) :
Pour un négatif correctement exposé
et développé, on utilisera les grades 2 à
3.
Pour un négatif sous exposé et/ou sous développé,
on utilisera un grade plus élevé afin de redonner
de la pêche au tirage.
Pour un négatif surexposé et/ou sur développé,
on utilisera au contraire un grade plus faible. Cela affaiblira
le contraste, mais l'image tendra à devenir très
douce, presque sans saveur.
Echelle de graduation : Pour les papiers
à grade fixe, cela va du 1 au 5. Pour les papiers à
graduation variables, les filtres vont de 0 à 5, mais par
demi-valeur.
A retenir :
Plus le grade est faible, plus il y aura de détails sur le tirage. Au contraire, un grade dur les fera disparaître.
Formats disponibles
Les formats les plus courants sont :
10 x 15
13 x 18 (12,7 x 17,8)
18 x 24 (17,8 x 24)
24 x 30 (24 x 30,5)
30 x 40 (30,5 x 40,6)
En pratique, pour des raisons de coûts et d'homogénéité de son travail, il ne faut pas vouloir essayer de gérer tous les formats disponibles. 2 ou 3 formats sont déjà suffisants.
Voici un exemple d'utilisation du papier :
Planches contacts sur du 24 x 30 : cela
permet d'avoir sur une feuille ses 36 négatifs en bande
de 6 vues.
Tirages courants sur du 10 x15 ou 13 x 18 : permet de "voir"
ses photos et de se constituer une base de données dans
laquelle la consultation et le rangement en sont facilités.
Tirages définitifs : choisissez du 18x24 ou du 24 x 30,
c'est le minimum pour avoir une bonne lecture et pour mettre en
valeur son image.
Au-delà, c'est vous qui voyez !
Les produits utilisés
Révélateur : Au cours de la prise de vue, la lumière
expose le film et une image latente se forme. Le révélateur
permet de faire apparaître cette image au cours du développement
et le résultat devient un négatif.
Bain d'arrêt : Permet d'arrêter
le processus de développement avant de passer à
l'étape de fixation
Fixateur : Une fois le film développé, s'il reste
en l'état, l'image sera fortement altérée,
voire même disparaîtra. Le fixateur permet de stabiliser
le négatif ainsi obtenu.
Lavage : Afin d'éliminer les produits chimiques du film,
il faut impérativement laver le négatif à
l'eau.
Préparation des produits
Pour la préparation des chimies nécessaires au développement
des films, il faut se reporter aux indications des fabricants
qui indiquent le mode d'emploi : révélateur et fixateur
pour la dilution, films pour les temps de traitements à
utiliser.
De même, il faut respecter les durées de conservation de la chimie, sous peine d'utiliser par exemple un révélateur qui n'est plus efficace (ce qui veut dire que les films ne seront pas ou peu développés)
Révélateur :
Acheté en bouteille sous forme
de concentré, prêt à l'emploi tel que le Kodak
TMAX, le révélateur se dilue à 1 + 4 (20%
de produit pour 80% d'eau).
Acheté en sachets sous forme de poudre tel que l'Ilford
ID11, le révélateur se prépare au moins 24
heures à l'avance.
A partir du produit liquide (ou en poudre), une fois la préparation
effectuée, on obtient ce que l'on appelle la " solution
de réserve ", ou " stock ". Cette solution
peut être utilisée tel quel.
1 + 1 : C'est la solution de réserve dilué à
50% avec de l'eau.
Tenir compte des temps de développements en fonction de
votre préparation : celui-ci varie selon que vous utilisez
la réserve ou la dilution 1 + 1.
Une fois diluée, utiliser rapidement cette solution. Ne
pas hésiter à refaire du produit si vous avez des
doutes sur la conservation.
Bain d'arrêt :
Le bain d'arrêt permet de stopper
l'action du révélateur avant de passer à
l étape de fixation.
Diluée à 1 + 39, cette préparation n'est
pas indispensable et peut-être remplacée par de l'eau
pure en augmentant les temps.
Fixateur :
Acheté en bouteille sous forme
de concentré, tel que l'Ilford HYPAM, le fixateur se dilue
à 1 + 4 (20% de produit pour 80% d'eau).
De même que pour le révélateur, il faut utiliser
rapidement cette solution une fois diluée (alors que le
concentré se conserve plus longtemps). Ne pas hésiter
à refaire du produit si vous avez des doutes sur la conservation.
Dans tous les cas, ne pas utiliser des produits périmés : S'il est facile de refaire un tirage raté à cause de produits mal adaptés, il est impossible de redevelopper un film !
Séquence de développement
Voici quelques indications sur le processus de développement
des films Noir et Blanc. On utilise une cuve de développement
style Paterson pouvant contenir 2 films enroulés autour
de spires, dont la contenance est de 600 ml, soit 300 par film.
Les temps et les températures de développements ne sont pas indiqués ici : se reporter aux consignes des fabricants.
Avant de développer son premier film, il faut s'entraîner à enrouler le film dans une spire. D'abord les yeux ouverts pour comprendre le principe d'enroulement, ensuite les yeux fermés, en essayant de prendre des repères tactiles sur la spire, afin d'être opérationnel une fois enfermé dans une pièce noire.
Une fois le film sorti de sa cartouche, il ne faut plus rallumer la lumière tant que le film n'est pas à l'abri dans la cuve de développement, sous peine de voiler celui-ci et de perdre toutes ses photos.
A retenir :
Le développement de ses films
n'est pas une opération compliquée. Il faut juste
de la méthode et bien respecter les consignes préconisées.
Moyennant quoi, vous aurez beaucoup de plaisir à découvrir
vos photos fraîchement développées. Ce qui
donnent envie (normalement..) de persévérer !
Mise en spire
Dans le noir complet, sortir les films de leurs bobines pour les enrouler autour des spires. Une fois la cuve fermée, celle-ci est étanche à la lumière.
Premouillage
Enlève les bulles d'air et met
les films en température
3 tapotements fond de cuve sur la paillasse.
Agitation énergique continue pendant 1 mn
Vider la cuve
Révélateur
3 tapotements fond de cuve sur paillasse
4 à 5 retournements pendant 10 secondes toutes les minutes
et laisser reposer avant le prochain retournement.
Vider la cuve
Bain d'arrêt
Agitation modérée pendant
une minute
Vider la cuve
Fixateur
Agitation modérée pendant
toute la durée du traitement
Vider la cuve
Lavage
1ère possibilité : 6 fois
le cycle suivant :
Remplissage de la cuve
15 retournements (agitation modérée)
Repos durant 30 secondes
15 retournements (agitation modérée)
Vider la cuve
2ème possibilité :
Utiliser un tuyau se raccordant au robinet et plongeant au cur
de la cuve, l'eau ressortant par les cotés de celle-ci.
Rincer à jet modéré pendant au moins 15 minutes.
C'est la meilleure solution, car le film est parfaitement lavé.
De plus, la consommation d'eau est modérée.
En fin de cycle :
Laver avec un agent mouillant. Cela permet (en théorie)
de supprimer les taches de calcaire sur le négatif : Mettre
un peu de produit dans la cave remplie d'eau propre, agiter légérement
et laisser reposer 1mn.
Séchage
Pendre les films à l'aide de pinces
spéciales (dont une est lestée pour tendre le film)
dans un endroit sec et à l'abri de poussières volantes.
Eviter d'utiliser des pinces à essorer les négatifs
: les risques de rayures sont trop importants.
Vérification
Il est possible (et même probable !) que les films développés présentent des traces blanches (dépôt calcaire). Pour les enlever, étendre le film sur une serviette et passer délicatement un chiffon non pelucheux imbibé d'un peu d'alcool.
Stockage
Couper le négatif en bandes de
six vues chacune : Ne jamais découper une image toute seule
: il est alors impossible de la passer à l'agrandisseur
!
Commencer par découper les six dernières vues (31
à 36 par exemple), ensuite remonter jusqu'au début.
La ou les dernières photos seront découpées
avec du film vierge, cela permet d'avoir une bande de longueur
suffisante pour l'agrandisseur.
Stocker les négatifs dans des pochettes appropriées.