Conseils techniques

 

L'appareil photo

Format du film

Choisir son appareil

Mesure de la lumière

Vitesse d'obturation

Ouverture de l'objectif

Décalage de paramètres

Automatisme d'exposition

Les objectifs

Les principales focales

Focales fixes ou zoom

Ouverture

Les films noir et blanc

Un peu de technique

Sensibilité d'un film

Choisir son film

Films disponibles

Les papiers photographiques

Les papiers RC

Les papiers Baryté

Graduation du papier

Formats disponibles

Développement du film

Les produits utilisés

Préparation des produits

Séquence de développement

 


 

L'APPAREIL PHOTO


Format du film
Il existe plusieurs formats différents de film, mais le plus courant et le plus accessible pour les amateurs est le 24 x 36 (ou format 135). Cela correspond au dimension du négatif : 24 mm x 36 mm.


Choisir son appareil
Aujourd'hui, tous les appareils sont bons et la différence se fera au niveau de l'ergonomie, des possibilités techniques, de la gamme d'objectifs complémentaires et de son budget ! . Sans parler de l'affectif : j'aime ou je n'aime pas. Car il est important d'avoir des outils avec lesquels on se sent bien pour travailler.

Pour rester dans les gammes accessibles aux amateurs, deux catégories d'appareils sont proposées :

Appareils compacts, à objectif non interchangeable : la visée et la mesure d'exposition ne passent pas par l'objectif.
Appareil reflex, à objectifs interchangeables : la visée est dite 'Reflex' car elle passe par l'objectif et la mesure de la lumière se fait à travers celui-ci.

La 1ère catégorie permet de faire des photos sans pouvoir choisir ses propres paramètres. La 2ème est la plus évolutive, car elle permet, après un premier équipement (typiquement un boîtier avec son zoom), de le compléter avec des objectifs complémentaires et avec un flash externe, tout en ayant la possibilité de choisir ses paramètres de prises de vue.

Quel que soit l'appareil, rappelez-vous que c'est l'œil du photographe (et le sujet) qui fait la photo et non pas l'appareil. La sophistication du matériel permettra, elle, de repousser les limites techniques et offrira un certain confort d'utilisation.

Avis donc aux petits budgets : on peut réussir de belles photos avec un compact et rater celles prises avec un appareil plus élaboré.


Mesure de la lumière
L'appareil est équipé d'un système de mesure de l'exposition (appelé posemètre) plus ou moins élaboré suivant les marques et les modèles, et qui aboutit de toute façon à choisir un couple Vitesse / diaphragme.

Plusieurs types de mesure existent :

Mesure spot ou centré : la mesure de l'exposition se fait sur la partie centrale de l'image. Le reste de l'image est ignoré.
Mesure pondérée : la mesure se fait sur toute l'image, mais avec une prépondérance pour la partie centrale.
Mesure multizone : l'image est découpée en zones multiples qui sont chacune analysées par le boîtier qui en extrait ensuite une valeur moyenne.

Choisir le mode de mesure requiert de la pratique, car cela suppose d'évaluer la scène à photographier et à estimer les écarts de contraste. Pour débuter, caler son appareil sur la mesure multizone si elle disponible. Sinon, la mesure pondérée donne d'excellent résultat pour les scènes peu ou pas contrastées. La mesure spot permet quant à elle de privilégier une partie de l'image sans tenir compte des éléments périphériques.

L'exposition du négatif se fait par l'intermédiaire de 2 paramètres : Vitesse d'obturation et Ouverture de l'objectif.

La vitesse correspond au temps pendant laquelle la lumière exposera le négatif.
L'ouverture indique la quantité de lumière qui exposera ce même négatif

Ceux-ci sont calculés par le posemètre du boîtier (ou par une cellule indépendante). Quel que soit le matériel, on a aboutira toujours à un couple Vitesse / Ouverture.


Vitesse d'obturation
Echelle des vitesses (en secondes) :

8, 4, 2, 1, ½, ¼, 1/8, 1/15, 1/30, 1/60, 1/125, 1/250, 1/500, 1/1000, 1/2000, 1/4000

Nota : si votre appareil fonctionne à l'électronique, vous obtiendrez des valeurs intermédiaires.

La plage de vitesse peut se diviser en 3 catégories :

Jusqu'à 1/15 s environ : vitesses lentes - Utilisez un trépied pour stabiliser l'appareil
De 1/30s jusqu'à 1/125s : vitesses moyennes : Attention au flou de bougé dans les valeurs basses.
A partir de 1/250s : vitesses rapides
A retenir :

Eviter d'utiliser des vitesses inférieures à la focale choisie, sous peine d'avoir une photo floue (l'appareil bouge pendant le temps de pose). Exemple :

Pour une focale de 28 mm, ne pas descendre au-dessous du 1/30
Pour une focale de 50 mm, ne pas descendre en dessous du 1/60
Pour une focale de 200 mm, ne pas descendre en dessous du 1/250
Etc.

Evidemment, avec un peu d'habitude et en calant bien l'appareil, on peut descendre ces valeurs, principalement pour les focales courtes. Les téléobjectifs demandent plus de précaution.


Ouverture de l'objectif
Echelle des ouvertures (de la plus grande à la plus petite) :

f1,4 - f1,8 - f2 - f2,8 - f4 - f5,6 - f8 - f11 - f16 - f22

Nota : si votre appareil fonctionne à l'électronique, vous obtiendrez des valeurs intermédiaires.

Le choix de l'ouverture conditionne le rendu de l'image :

Choisir une grande ouverture (f2,8 par exemple) permet de détacher un sujet de son environnement (sujet net et fond flou).
Choisir au contraire une petite ouverture (f16 par exemple) permet d'avoir une photo nette du premier au dernier plan (cas du paysage).


Décalage de paramètres
Pour un couple Vitesse / Ouverture donné, on dispose d'autres couples équivalent en terme d'exposition. Seul le rendu de l'image sera modifié (vitesses lentes ou rapides, petites ou grandes ouvertures).

Exemple :Pour un couple donné 1/60s - f11, on aura les équivalents :


 Vitesse

Ouverture

 1/15

 f22

 1/30

f16

1/60

f11

1/125

f8

1/250

f5,6

1/500

f4

1/1000

f2,8

1/2000

f2

1/4000

f1,4

On voit bien que le choix de son exposition n'est donc pas anodin : il sera fait en fonction du résultat que l'on veut obtenir.


Automatisme d'exposition
Plusieurs possibilités existent pour choisir l'élaboration des paramètres de prise de vues :

Mode Programme : l'appareil choisit lui-même la vitesse et l'ouverture. Sur quelques modèles, il est possible de décaler le couple proposé.
Mode Priorité vitesse : C'est l'opérateur qui impose une vitesse, et l'appareil choisit l'ouverture.
Mode Priorité Ouverture : L'opérateur impose cette fois l'ouverture et l'appareil choisit la vitesse.
Mode Manuel (ou semi-auto) : L'opérateur contrôle tout : Vitesse et Ouverture sont imposés par l'opérateur.

Pour débuter, choisir le mode Programme. Cela permet de faire ses premières photos sans s'occuper de la technique et garantit d'excellents résultats. Après, on peut choisir les modes priorités Vitesse ou Priorité Ouverture : cela permet d'imposer un choix et de commencer sa démarche créative. Ensuite, le mode Manuel permet d'outrepasser l'exposition proposée afin de privilégier une partie de l'image par rapport au reste de celle-ci.

Exemple de mode Priorité Vitesse :

Pour figer un mouvement (sujet mobile, cascade, etc.), on a besoin d'une vitesse rapide : le mode Priorité Vitesse permet de sélectionner celle-ci et l'appareil adapte l'Ouverture correspondante.

Exemple de mode Priorité Ouverture :

Pour réaliser un portrait qui se détache sur un fond flou, il faut choisir une grande ouverture : le mode Priorité Ouverture permet de choisir celle-ci et l'appareil adapte dans ce cas la vitesse correspondante.

Exemple de mode Manuel (ou semi-auto) :

Couplé à la mesure spot ou centré, ce mode est utilisé, par exemple, pour réaliser des photos de coucher de soleil : prendre la mesure aux alentours du soleil, afficher les paramètres et recadrer l'image à son goût : les paramètres ne bougeront plus, l'exposition est calée sur la zone sélectionnée précédemment.


LES OBJECTIFS


Les principales focales
Pour le format 24x36, l'objectif "normal" présente une distance focale de 50 mm. (Les focales sont exprimées en mm) Les grands angles sont des focales plus courtes et les téléobjectifs des focales plus grandes.

Etendues des focales fixes courantes :

 Catégories

Focale

Angle de champs

Vision

 Grands angles

 20 mm

94°

Eloigne les sujets

24mm

83°

 28 mm

75°

Focale dite "normale"

35 mm

64°

Vision de l'oeil

50 mm

46°

Télé objectif cours ou moyen

85 mm

29°

Rapproche les sujets

135 mm

18°

Télé objectif grande focale

200 mm

12°

300 mm

8,3°

400 mm

6,2°

500 mm

600 mm

4,1°

On voit bien que plus la focale est petite, et plus l'angle de prise de vue est grand, à l'inverse des longues focales. Cela influe bien sur le rendu final de l'image.


Focales fixes ou Zooms
On distinguera les focales fixes des zooms qui eux permettent d'avoir plusieurs focales en continu sur un même objectif. Lors de l'achat d'un boîtier, celui-ci est souvent proposé avec un zoom, cela à un prix avantageux. Ne pas hésiter, car c'est un bon début pour commencer la photo. Ensuite, faire l'achat d'une focale fixe de type 35 ou 50 mm (vision de l'œil) est un bon investissement : de prix modéré, cela permet d'avoir une grande ouverture (f1.8 ou f2), utile lorsque les conditions de lumière sont défavorables.

A retenir :

Le zoom, malgré sa facilité de cadrage qu'il apporte, rend " paresseux ", c'est à dire qu'au lieu de se déplacer pour chercher le meilleur point de vue, on aura tendance à zoomer sur place. De ce fait, on néglige de choisir la meilleure perspective.


Ouverture
Après la focale qui indique son angle de champ, l'objectif est caractérisé par des ouvertures mini et maxi. L'ouverture maxi est en général de f22 (quelquefois f32) pour tous les objectifs, alors que l'ouverture minimale diffère selon les modèles.

Jusqu'à f2,8, les objectifs sont considérés comme très lumineux. Cela permet de reculer les limites d'un film en ayant de la réserve coté exposition, car plus l'ouverture est grande et plus il y aura de lumière disponible. Au-delà, de f3,5 à f5,6, cela correspond aux ouvertures moyennes, qui demanderont de travailler avec un film plus sensible pour compenser la perte de luminosité.

Exemple :

(Pour les zooms à ouverture non constante, on indique l'ouverture à la plus petite focale et celle de la plus grande)

 Focale ou zoom

Ouverture courante

Ouverture exceptionnelle

28 mm

F2,8

F1,8

35 mm

F2

F1,4

50 mm

F1,8

F1,4 ou F1

85 mm

F1,8

F1,4

200 mm

F2,8

F1,8

300 mm

F4

F2,8

20 / 35

F3,5 - F4,5

F2,8 constant

28 / 70

F4 constant

F2,8 constant

28 / 80

F3,5 - F4,5 ou F3,5 - F5,6

F2,8 constant

28 / 105

F3,5 - F4,5

F2,8 constant

70 / 200

F4 constant ou F3,5 - F5,6

Etc.
   



LES FILMS NOIR ET BLANC


Un peu de technique
Il existe 3 types de films :

Les "Classiques" : films de conception ancienne tels que les Kodak TRIX (50 ans d'âge !) et Ilford HP5+
Les "Cristallographiques" : films de conception plus récente tels que les Kodak TMAX et les Ilford DELTA
Les "Chromogéniques" : film de type négatif couleur (Kodak TMAX CN 400, Ilford XP2)

Les deux premiers se développent en labo amateur, alors que le troisième doit passer par la filière couleur (minilab, labo industriel).

Particularités (à moduler suivant la sensibilité du film) :

Les premiers offrent un grain nettement prononcé, leur traitement est plus souple.
Les deuxièmes n'ont quasiment pas de grain, mais sont de traitement plus délicat. Ils convient donc de bien respecter les consignes de développement.
Les troisièmes offrent un film sans grain. Ces films produisent des négatifs légèrement orangés, comme les négatifs couleurs.

Le rendu final diffère bien sur suivant le type de film, chaque film de même conception ayant lui-même un rendu particulier.


Sensibilité d'un film
Chaque film est caractérisé par un nombre d'ISO qui déterminent la sensibilité, c'est à dire le minimum d'exposition pour que le film soit exposé. Cette sensibilité sera prise en compte par l'appareil et son système de mesure de l'exposition et se réglera automatiquement sur tous les appareils récents : c'est le codage DX. Pour les plus anciens, il faudra ajuster manuellement celle-ci à chaque changement de bobine.

L'échelle de sensibilité peut se résumer de la manière suivante :

Films de faible sensibilité de 25 à 50 ISO : nécessite beaucoup de lumière et/ou des objectifs très lumineux. Cette sensibilité est en voie de disparition.
Films de sensibilité moyenne de 100 à 200 ISO : nécessite de la lumière et/ou des objectifs lumineux.

Films très sensibles 400 ISO : recommandé lorsque la lumière est moins importante et pour des objectifs peu lumineux.
Films ultra sensibles à partir de 1600 ISO : ce sont des films de l'impossible, comme des photos de spectacle, d'intérieur sans flash.

Les ISO partent de 25 et vont (pour l'instant) jusqu'à 3200 théorique : 25, 50, 100, 200, 400, 800, 1600, 3200 (on double la sensibilité à chaque fois). Le choix d'une sensibilité se détermine en fonction des conditions de prise de vue (lumière disponible) et de son matériel (ouverture maxi de ses objectifs).

 

Car le fait de monter en sensibilité fait gagner une vitesse d'obturation à chaque gain de sensibilité :

Un gain en sensibilité de 100 à 400 ISO fait gagner 2 vitesses
Un gain en sensibilité de 400 à 1600 ISO fait gagner aussi 2 vitesses
Schématiquement, on peut dire que plus la sensibilité augmente, plus le grain augmente. Néanmoins, les progrès sont tels qu'aujourd'hui un film de 400 ISO est aussi fin qu'un film de 100 ISO d'il y a quelques années...


Choisir son film
La photo étant une démarche créative personnelle, il n'y a pas de règles pour choisir son film. En fonction de ses préférences, chacun trouvera le film qu'il lui convient. Le seul conseil que l'on puisse donner est qu'il ne faut pas trop se disperser et multiplier les essais à l'infini !. Quelques essais sont indispensables pour connaître les différents rendus possibles, mais un fois qu'on a trouvé le film qui convient le plus à sa propre démarche photographique, il vaut mieux s'en tenir-la. Cela permettra de bien le connaître, d'en tirer le meilleur parti et de ne pas jouer les éternels testeurs. En outre, il est facile de se référencer à d'anciens tirages pour avoir des éléments de comparaison, indispensable pour progresser.

Quelques éléments tout de même :

Le grain n'est pas forcement l'ennemi du photographe : les films classiques ont toujours leurs adeptes !. De plus, ils sont plus tolérant aux écarts de température ou de temps de développement.
Les films récents imposent une certaine rigueur au développement, sous peine d'être déçu : montée du grain, moutonnement perceptible, tirages difficiles, voire impossibles à réaliser. En contre partie, ils offrent un piqué et une richesse de détail incomparable.
Chaque fabricant préconise son propre révélateur : ID11 pour Ilford, TMAX pour Kodak par exemple. Si le TMAX est prêt à l'emploi, l'ID11 est conditionné sous forme de poudre et se prépare 24 heures à l'avance…
Le prix est un argument non négligeable : à part les Ilford Delta qui sont, hélas, toujours vendu à l'unité, il est souvent proposé des packs promotionnels qui permettent d'avoir 3 films pour le prix de 2. Il faut bien sur profiter de ces promos, mais cela ne doit pas devenir le principal argument.
Pour celles et ceux qui ne veulent pas développer leurs photos, les films dits " Chromogéniques " sont les bienvenus !. Cela donnera de meilleurs résultats que les films Noir et Blanc développés par les labos industriels. Dans ce cas, ne pas faire couper le film en bandes de 4 vues (comme pour les négatifs couleurs) : non seulement la coupe n'est pas précise, mais au lieu d'avoir 6 bandes de 6 vues (soit 36 vues), vous aurez 9 bandes de 4 vues, ce qui est impossible à caser correctement sur du 24 x 30 pour la planche contact.

Et pour ne pas se prendre trop la tête :

Pour du reportage, choisir un film de 400 ISO : les conditions peuvent varier (soleil, ciel couvert, sous bois, sujet à l'ombre, nuit tombante, etc.…). Cela permet de faire face à beaucoup de situations sans jongler avec les sensibilités. De plus, les résultats sont excellents et permettent de faire des agrandissements sans problème. Ce sont des films 'tout terrain". Ils sont de plus recommandé pour les appareils compacts dont l'ouverture est souvent étriquée et pour les zooms d'ouverture moyenne.
Pour des sujets demandant un piqué maximum tel que le paysage, du graphisme, un portrait quand le sujet s'y prête, et si la lumière est suffisante, choisir un 100 ISO. Cela permet de faire des agrandissements géants sans grain apparent. Si vous avez des focales fixes à grandes ouvertures, il faut choisir ces films !
Pour des sujets extrêmes, choisir du 3200 ISO, exposé de préférence à 1600. A vous les photos où la lumière se fait rare !

Films disponibles
Voici les principaux films disponibles actuellement : A part les Kodak TMAX CN et PLUS X, ces films se trouvent facilement (avec souvent des packs promotionnels). Fuji est présent sur le marché, mais la diffusion de ces films est confidentielle pour l'instant :

 

 Marque

Films

ISO

Technologie

 AGFA

APX100

100

 Classique

 APX400

400

 Classique

 Kodak

 TRI X

 400

 Classique

 TMAX 100

100

 Cristallographique

 TMAX400

400

 Cristallographique

TMAX3200

3200

 Cristallographique

 TMAX CN

400

 Chromogénique

 Ilford

 PANF

50

 Classique

 HP4 +

 125

 Classique

HP5 +

400

 Classique

DELTA 100

100

 Cristallographique

DELTA 400

400

 Cristallographique

DELTA 3200

3200

 Cristallographique

XP2 Super

400

 Chromogénique

 

 

LES PAPIERS PHOTOGRAPHIQUES


Les papiers se divisent en 2 catégories : Les papiers RC (ou plastique) et les papiers Barytés. Dans chaque catégorie, on retrouve ensuite d'autres caractéristiques telles que les grades, l'aspect de surface, la tonalité.


Les papiers RC
Ce sont des papiers entourés d'un film polyéthylène qui empêche les produits de pénétrer au cœur du papier. Le lavage s'en trouve facilité et le papier ne gondole pas en séchant. En contrepartie, ces papiers donnent des noirs moins purs et se conserveront moins longtemps (mais tout est relatif). La qualité est pourtant très satisfaisante et ces papiers sont idéaux pour tirer les images courantes (rapidité de traitement et séchage facile pour un résultat très convaincant).

Durée de traitement : 1' de révélateur pour 1' de fixage, le papier est lavé en 3-4'
Existe en surface brillante, perlé et mat
Existe en ton froid, neutre et chaud
Existe en graduation fixe et variable

Les papiers Baryté
Ce sont des papiers à fibres naturelles. La gamme de valeur restituée va du blanc éclatant au noir profond, la "tenue en main" est très agréable (le papier ne plie pas) et la conservation est optimum si le lavage est effectué avec soin. En contre partie, le traitement est plus difficile à mettre en œuvre : temps de développement et de lavage plus long, fragilité du papier mouillé et le papier gondole en séchant.

Durée de traitement : 2 à 3' de révélateur pour 2 à 3' de fixage, le papier est lavé en 45' minimum….
Existe en surface brillante et mate
Existe en ton neutre et chaud
Existe en graduation fixe et variable

Graduation du papier
Autrefois, il n'existait que des papiers à graduation fixe : à chaque fois que l'on voulait monter ou descendre en grade, il fallait piocher dans la boite correspondante. Ce qui imposait un stock de papiers de grade et bien sur de format différent. Aujourd'hui, on a le choix entre papier à grade fixe et papier à graduation variable. Dans ce cas, le grade est obtenu au tirage en employant des filtres, ce qui permet de n'avoir qu'une seul type de papier par format et la possibilité d'intervenir sur le tirage avec des filtres différents.

La graduation détermine le rendu final de l'image : plus on monte en grade, et plus le tirage semblera "dur". Au contraire, en utilisant les grades les plus faibles, l'image semblera "douce" et aura moins de pêche. Le choix de la graduation dépendra du négatif (et de ses goûts !) :

Pour un négatif correctement exposé et développé, on utilisera les grades 2 à 3.
Pour un négatif sous exposé et/ou sous développé, on utilisera un grade plus élevé afin de redonner de la pêche au tirage.
Pour un négatif surexposé et/ou sur développé, on utilisera au contraire un grade plus faible. Cela affaiblira le contraste, mais l'image tendra à devenir très douce, presque sans saveur.

Echelle de graduation : Pour les papiers à grade fixe, cela va du 1 au 5. Pour les papiers à graduation variables, les filtres vont de 0 à 5, mais par demi-valeur.

A retenir :

Plus le grade est faible, plus il y aura de détails sur le tirage. Au contraire, un grade dur les fera disparaître.

Formats disponibles
Les formats les plus courants sont :

10 x 15
13 x 18 (12,7 x 17,8)
18 x 24 (17,8 x 24)
24 x 30 (24 x 30,5)
30 x 40 (30,5 x 40,6)

En pratique, pour des raisons de coûts et d'homogénéité de son travail, il ne faut pas vouloir essayer de gérer tous les formats disponibles. 2 ou 3 formats sont déjà suffisants.

Voici un exemple d'utilisation du papier :

Planches contacts sur du 24 x 30 : cela permet d'avoir sur une feuille ses 36 négatifs en bande de 6 vues.
Tirages courants sur du 10 x15 ou 13 x 18 : permet de "voir" ses photos et de se constituer une base de données dans laquelle la consultation et le rangement en sont facilités.
Tirages définitifs : choisissez du 18x24 ou du 24 x 30, c'est le minimum pour avoir une bonne lecture et pour mettre en valeur son image.
Au-delà, c'est vous qui voyez !

 

DEVELOPPEMENT DU FILM


Les produits utilisés
Révélateur : Au cours de la prise de vue, la lumière expose le film et une image latente se forme. Le révélateur permet de faire apparaître cette image au cours du développement et le résultat devient un négatif.

Bain d'arrêt : Permet d'arrêter le processus de développement avant de passer à l'étape de fixation
Fixateur : Une fois le film développé, s'il reste en l'état, l'image sera fortement altérée, voire même disparaîtra. Le fixateur permet de stabiliser le négatif ainsi obtenu.
Lavage : Afin d'éliminer les produits chimiques du film, il faut impérativement laver le négatif à l'eau.


Préparation des produits
Pour la préparation des chimies nécessaires au développement des films, il faut se reporter aux indications des fabricants qui indiquent le mode d'emploi : révélateur et fixateur pour la dilution, films pour les temps de traitements à utiliser.

De même, il faut respecter les durées de conservation de la chimie, sous peine d'utiliser par exemple un révélateur qui n'est plus efficace (ce qui veut dire que les films ne seront pas ou peu développés)

Révélateur :

Acheté en bouteille sous forme de concentré, prêt à l'emploi tel que le Kodak TMAX, le révélateur se dilue à 1 + 4 (20% de produit pour 80% d'eau).
Acheté en sachets sous forme de poudre tel que l'Ilford ID11, le révélateur se prépare au moins 24 heures à l'avance.
A partir du produit liquide (ou en poudre), une fois la préparation effectuée, on obtient ce que l'on appelle la " solution de réserve ", ou " stock ". Cette solution peut être utilisée tel quel.
1 + 1 : C'est la solution de réserve dilué à 50% avec de l'eau.
Tenir compte des temps de développements en fonction de votre préparation : celui-ci varie selon que vous utilisez la réserve ou la dilution 1 + 1.
Une fois diluée, utiliser rapidement cette solution. Ne pas hésiter à refaire du produit si vous avez des doutes sur la conservation.

Bain d'arrêt :

Le bain d'arrêt permet de stopper l'action du révélateur avant de passer à l étape de fixation.
Diluée à 1 + 39, cette préparation n'est pas indispensable et peut-être remplacée par de l'eau pure en augmentant les temps.

Fixateur :

Acheté en bouteille sous forme de concentré, tel que l'Ilford HYPAM, le fixateur se dilue à 1 + 4 (20% de produit pour 80% d'eau).
De même que pour le révélateur, il faut utiliser rapidement cette solution une fois diluée (alors que le concentré se conserve plus longtemps). Ne pas hésiter à refaire du produit si vous avez des doutes sur la conservation.

Dans tous les cas, ne pas utiliser des produits périmés : S'il est facile de refaire un tirage raté à cause de produits mal adaptés, il est impossible de redevelopper un film !

Séquence de développement
Voici quelques indications sur le processus de développement des films Noir et Blanc. On utilise une cuve de développement style Paterson pouvant contenir 2 films enroulés autour de spires, dont la contenance est de 600 ml, soit 300 par film.

Les temps et les températures de développements ne sont pas indiqués ici : se reporter aux consignes des fabricants.

Avant de développer son premier film, il faut s'entraîner à enrouler le film dans une spire. D'abord les yeux ouverts pour comprendre le principe d'enroulement, ensuite les yeux fermés, en essayant de prendre des repères tactiles sur la spire, afin d'être opérationnel une fois enfermé dans une pièce noire.

Une fois le film sorti de sa cartouche, il ne faut plus rallumer la lumière tant que le film n'est pas à l'abri dans la cuve de développement, sous peine de voiler celui-ci et de perdre toutes ses photos.

A retenir :

Le développement de ses films n'est pas une opération compliquée. Il faut juste de la méthode et bien respecter les consignes préconisées.
Moyennant quoi, vous aurez beaucoup de plaisir à découvrir vos photos fraîchement développées. Ce qui donnent envie (normalement..) de persévérer !



Mise en spire

Dans le noir complet, sortir les films de leurs bobines pour les enrouler autour des spires. Une fois la cuve fermée, celle-ci est étanche à la lumière.


Premouillage

Enlève les bulles d'air et met les films en température
3 tapotements fond de cuve sur la paillasse.
Agitation énergique continue pendant 1 mn
Vider la cuve


Révélateur

3 tapotements fond de cuve sur paillasse
4 à 5 retournements pendant 10 secondes toutes les minutes et laisser reposer avant le prochain retournement.
Vider la cuve


Bain d'arrêt

Agitation modérée pendant une minute
Vider la cuve


Fixateur

Agitation modérée pendant toute la durée du traitement
Vider la cuve


Lavage

1ère possibilité : 6 fois le cycle suivant :
Remplissage de la cuve
15 retournements (agitation modérée)
Repos durant 30 secondes
15 retournements (agitation modérée)
Vider la cuve

2ème possibilité :
Utiliser un tuyau se raccordant au robinet et plongeant au cœur de la cuve, l'eau ressortant par les cotés de celle-ci.
Rincer à jet modéré pendant au moins 15 minutes.
C'est la meilleure solution, car le film est parfaitement lavé. De plus, la consommation d'eau est modérée.

En fin de cycle :
Laver avec un agent mouillant. Cela permet (en théorie) de supprimer les taches de calcaire sur le négatif : Mettre un peu de produit dans la cave remplie d'eau propre, agiter légérement et laisser reposer 1mn.


Séchage

Pendre les films à l'aide de pinces spéciales (dont une est lestée pour tendre le film) dans un endroit sec et à l'abri de poussières volantes.
Eviter d'utiliser des pinces à essorer les négatifs : les risques de rayures sont trop importants.


Vérification

Il est possible (et même probable !) que les films développés présentent des traces blanches (dépôt calcaire). Pour les enlever, étendre le film sur une serviette et passer délicatement un chiffon non pelucheux imbibé d'un peu d'alcool.


Stockage

Couper le négatif en bandes de six vues chacune : Ne jamais découper une image toute seule : il est alors impossible de la passer à l'agrandisseur !
Commencer par découper les six dernières vues (31 à 36 par exemple), ensuite remonter jusqu'au début. La ou les dernières photos seront découpées avec du film vierge, cela permet d'avoir une bande de longueur suffisante pour l'agrandisseur.
Stocker les négatifs dans des pochettes appropriées.